LA PHILO 0 / LA RENTRÉE !

D’abord le matériel pour le cours :

  • un cahier de 200 pages
  • un carnet répertoire pour les citations et les définitions (conseillé).
  • sa trousse avec très important : quatre fluorescents de couleur différente, de la colle, des ciseaux, une petite agrafeuse.
  • des fiches cartonnées bristol pour préparer ses révisions bac.

Pour le reste …. et c’est le plus important sa tête…

Brancher son cerveau, pour le meilleur ou pour le pire? - Québec Science

1°) D’abord suivre le cours attentivement, compléter ses notes de cours après chaque séance, retenir ce que vous avez aimé, faire vos fiches-bac après chaque notion.

2°) Être ordonné, attentif et personnalisez ce que vous apprendrez.

Tiens pourquoi ça ?

JE SUIS COMME TOUT LE MONDE, JE NE RESSEMBLE A PERSONNE

Rien a dire juste FIER DETRE MOI !! Je ne changerai ma personnalité pour  rien ni personne au monde - ♥♥♥ Famille Berard-Jehl ♥♥♥

ATTENTION

Une fois que je validerai la NOTION, elle sera VALIDÉE et je considérerai que vous l’aurez acquise.

Je ne reviendrai plus dessus : la charge du programme ne le permet pas.

Mais justement parlons du cahier….

Il est où votre petit cahier ?

Hé bien, les BOSS, il faudra être soigneux, souligner,, surligner, classer et coller ses textes au fur et à mesure des cours.

Seriez-vous troublé que l'on sache ce que vous surlignez dans vos livres ?

Colle bâton UHU permanente 40 g, Colles en bâton

Enfin, vous devrez écrire vos pensées, (quatre pages environ au bac) et donc il faut aussi

consolider votre Français ! Comment ?

7°) en LISANT …… LISEZ !!!!!!

– le site et les textes que je demande à lire.

mais aussi entraînez vous à écrire,

par exemple en rédigeant votre journal intime !

Vous deviendrez alors peut être célèbre et pourquoi pas écrivain !!!!!!

Comment devenir écrivain, de A à Z · Thibault Malfoy - YouTube

ou composez des chansons et de la musique, rappez :

Mot De Néon Rap Et Microphone Dans Le Contour De La Flamme. | Vecteur  Gratuite

ENFIN : ABONNEZ-VOUS

En bas de page vous avez un lien pour vous abonner au site avec votre adresse mail.

Pratique : vous saurez ainsi quand il y aura du nouveau en ligne sans aller sans arrêt sur le site.

Les commentaires sont ouverts.

LA PHILO 0 (bis) / MATÉRIEL ET PROGRAMME

Votre matériel :

  • Un cahier de 200 pages
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  • La trousse avec des fluorescents et de la colle
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  • Un carnet répertoire (pour citations et définitions)
  • des fiches cartonnées (qui serviront pour la révision) :

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Il se compose de trois choses :

  1. les perspectives :

L’existence humaine et la culture

La morale et la politique

La connaissance.

  • 2. les notions.
  • 3. les repères et les auteurs.

Vous avez en tout : 7 NOTIONS :

dans l’ordre alphabétique)

Ce sont elles, les notions, qui détermineront le titre de vos chapitres de cours et de vos fiches de révision.

Après votre page de présentation de votre cahier, recopiez la liste des notions , coller la photocopie des repères et, au fur et à mesure de la progression du cours, barrez les repères assimilés.

Nous commencerons par LA VÉRITÉ, la notion la plus difficile et peut-être la plus importante

La Vérité,.celle qui sort du puits !

mais aussi POURQUOI ?

1 Parce que vous êtes tout frais et donc prêts à bien écouter !

2 Et puis, que serait la philosophie sans la recherche de la vérité ?

II Les AUTEURS :

Ce sont ceux qui peuvent tomber en troisième sujet au baccalauréat et dont nous étudierons pour certains des textes en cours. Ils sont rangés en trois périodes qui correspondent aux trois époques de la philosophie :

ANTIQUITÉ et MOYEN ÂGE :

Les présocratiques ; Platon ; Aristote ; Zhuangzi ; Épicure ; Cicéron ; Lucrèce ; Sénèque ; Épictète ; Marc Aurèle ; Nāgārjuna ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Avicenne ; Anselme ; Averroès ; Maïmonide ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Occam.

ÉPOQUE MODERNE :

N. Machiavel ; M. Montaigne (de) ; F. Bacon ; T. Hobbes ; R. Descartes ; B. Pascal ; J. Locke ; B. Spinoza ; N. Malebranche ; G. W. Leibniz ; G. Vico ; G. Berkeley ; Montesquieu ; D. Hume ; J.-J. Rousseau ; D. Diderot ; E. Condillac (de) ; A. Smith ; E. Kant ; J. Bentham.

ÉPOQUE CONTEMPORAINE :

G.W.H. Hegel ; A. Schopenhauer ; A. Comte ; A.- A. Cournot ; L. Feuerbach ; A. Tocqueville (de) ; J.-S. Mill ; S. Kierkegaard ; K. Marx ; F. Engels ; W. James ; F. Nietzsche ; S. Freud ; E. Durkheim ; H. Bergson ; E. Husserl ; M. Weber ; Alain ; M. Mauss ; B. Russell ; K. Jaspers ; G. Bachelard ; M. Heidegger ; L. Wittgenstein ; W. Benjamin ; K. Popper ; V. Jankélévitch ; H. Jonas ; R. Aron ; J.-P. Sartre ; H. Arendt ; E. Levinas ; S. de Beauvoir ; C. Lévi-Strauss ; M. Merleau-Ponty ; S. Weil ; J. Hersch ; P. Ricœur ; E. Anscombe ; I. Murdoch ; J. Rawls ; G. Simondon ; M. Foucault ; H. Putnam.

III Enfin, les repères :

L’examen des notions et l’étude des œuvres sont en effet précisés et enrichis par des repères.

Ce sont des distinctions que l’élève doit maîtriser pour pouvoir construire et traiter un problème, faire sa dissertation.

Les repères les plus fréquemment sollicités et les plus formateurs sont par ordre alphabétique les suivants :

Absolu/relatif – Abstrait/concret – En acte/en puissance – Analyse/synthèse – Concept/image/métaphore – Contingent/nécessaire – Croire/savoir – Essentiel/accidentel – Exemple/preuve – Expliquer/comprendre – En fait/en droit – Formel/matériel – Genre/espèce/individu – Hypothèse/conséquence/conclusion – Idéal/réel – Identité/égalité/différence – Impossible/possible – Intuitif/discursif – Légal/légitime – Médiat/immédiat – Objectif/subjectif/intersubjectif – Obligation/contrainte – Origine/fondement – Persuader/convaincre – Principe/cause/fin – Public/privé – Ressemblance/analogie – Théorie/pratique – Transcendant/immanent – Universel/général/particulier/singulier – Vrai/probable/certain.

Peut-être, êtes-vous déjà vraiment des boss ?

et vous pouvez alors déjà barrer quelques repères :

Exemple : connaissez-vous la distinction Idéal / Réel ?

Bah oui !!!!!!

Les filles de la classe rêvent de quoi ? de ça :

l’IDEAL, n’est-ce pas ?….. mais la réalité, c’est quoi ?

Quasimodo

ou bien, et on ne le souhaite à personne :

et donc si vous connaissez cette distinction entre l’idéal et le réel et bien oui, vous pouvez déjà barrer au crayon ce repère sur votre liste.

LA PHILO / 1

Le site comporte des onglets par classe et par matière : il suffit de cliquer sur les onglets de sa classe ou de la matière pour avoir l’ensemble du contenu lui correspondant.

Le cours in vivo reste votre outil de base prioritaire. Votre manuel de référence est :

Il est accessible gratuitement en ligne sur :

https://mesmanuels.fr/acces-libre/5589832

des compléments se trouvent sur

https://www.hatier-clic.fr/1315201

Vous êtes en Terminale, vous êtes grands, vous êtes donc des BOSS.

Qui oserait dire le contraire dans la classe ?

SAPERE AUDE !

Sapere aude est une locution latine à l’origine empruntée à Horace (Épitres, I, 2, 40) signifiant littéralement « Ose savoir ! ». Cette injonction est plus couramment traduite par « Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! » ou « Ose penser par toi-même » et est connue pour être la devise des Lumières selon Emmanuel Kant.

C’est surtout la devise de la philosophie par excellence : je la prononcerai souvent aie ! aie !


C’est la devise des Boss de la philo

LA PHILO / 2

Cours n°1 : BREVE INTRODUCTION

“Qu’est-ce que la philosophie ?

(en 7 points amenant à la définition de la matière).

Sous forme de tableaux.

On insistera sur le tableau de la philosophie antique pour introduire les premières distinctions capitales, le vocabulaire philosophique.

LA MÉTHODOLOGIE DÉTAILLÉE

  • d’abord, la méthodologie de la dissertation
  • ensuite, la méthodologie du commentaire

cours n°4 : comme annoncé, travail de la première notion : LA VÉRITÉ

LA PHILO / 3

1. Origine de la philo :

D’abord elle « nait » en GRECE au VI-VII ème siècle avant J-C et en particulier dans les îles grecques de la Mer d’Egée :

La Philosophie resplendira ensuite à Athènes:

Puis cette nouvelle manière de pensée se propage très vite : en Italie, à Rome, de là en Europe puis finalement aux Etats-Unis, et on peut ainsi la définir comme la caractéristique du « penser occidental« , de la civilisation techno-scientifique qui est la nôtre :

SOCRATE est souvent considéré comme le premier grand philosophe, le fondateur de la discipline même s’il y eut avant des philosophes qu’on appelle justement les PRÉSOCRATIQUES.

On sait que Socrate  sera condamné à mort et « contraint » de se  suicider en buvant de la cigüe :

La cigüe

2. Étymologie du mot «philosophie »

Philo = « philen » , « phil » :  aimer , apprécier

Sophie de sophos, sophia mais

Double traduction possible ! =  car cela désigne à la fois le savoir, la science, la connaissance mais aussi le bien vivre, la sagesse, le bonheur !

La philosophie est né en Grèce au VIIème siècle av J-C, mais par la double traduction du mot « sophos » en grec, la philo vise à la fois la recherche de la connaissance, la science, le savoir (image du savant plein de livres, de la « grosse tête » enfermé et en méditation dans sa bibliothèque), et la recherche du bonheur, de la sagesse, du bien vivre (l’image du sage calme et tranquille au pied de l’arbre, du sage hindou) :

Rembrandt (1606-1669), Le Philosophe, dessin préparatoire au tableau, sage au sens 1

Sage au sens 2 : un sadhou hindou

On voit en tout cas que la philosophie est à la fois une discipline théorique (la science) et une discipline pratique ( par la recherche du bonheur, de la good life ) :

Quel sens ?

3. La philo comme Boss :

En effet, la philo vise souvent la synthèse de toutes les connaissances acquises, elle a un projet encyclopédique de rassembler la totalité du savoir existant. Prenons pour exemple trois grands philosophes de trois époques différentes et lisons :

ARISTOTE    :   «  La philosophie est la science dominatrice, la science de toutes les sciences« .

« Le philosophe est celui qui possède la totalité du savoir dans la mesure du possible ».

DESCARTES :   « La philosophie est la science première ».

HEGEL :        :    « La philosophie est le savoir absolu ».

La philosophie se présente donc comme la discipline mère, noble qui vise la synthèse de toutes les connaissances, le savoir universel et encyclopédique :

L’encyclopédie des Lumières.

4 La philo comme rhétorique :

La Rhétorique c’est-à-dire l’art du discours, celui d’argumenter :

« Retoricos » > « le discours qui terrasse », «  le discours terrassant »

Dès le début, la philo a été liée à l’art de bien parler (la rhétorique), et par là, la philosophie a souvent été reliée au pouvoir,  à la politique.

Les premiers philosophes qui se faisaient appeler les Sophistes (les « je sais tout ») enseignaient avant tout la rhétorique à leurs élèves qui se destinaient à être de futurs avocats ou des politiciens. On voit ici l’existence d’un lien ténu entre philosophie, pouvoir et politique, renforcé par le fait que nous sommes à Athènes c’est-à-dire dans une société démocratique où l’on discute sur l’Agora, la place publique des Lois.

5. A quel âge philosopher ? :

16 ans, 18 ans ? = la crise d’adolescence, la crise existentielle, la crise d’ado : celle :

Tiken Jah Fakoly – Le Pays Va Mal

où l’on se révolte contre tout, où l’on a envie de tout arrêter, de se tirer :

Les Stoïciens au langage cru parlent de « monde pourri« , de « pourriture du monde«  puisque

Il s’agit donc de se sauver, de :

Une entreprise de salut au sens religieux et la philosophie se présenterait alors comme une solution possible de la crise d’adolescence, de la crise existentielle ???? Mais quelles seraient les autres solutions qu’on nous propose ? Il y en a 6 !

6 Les solutions des « fous » : ce que n’est pas la philosophie :

Les réponses  potentielles des « fous », ceux du dehors, ceux qui ne sont pas sages :

1 Le suicide ? :

ALBERT CAMUS, première phrase du MYTHE DE SISYPHE.

« LE SUICIDÉ » tableau d’Edouard MANET (1832-1883)

Notons que le suicide est en France la première cause de mortalité chez les jeunes entre 18 et 25 ans. C’est le taux le plus élevé en Europe pour les 15-34 ans !

Ernesto CHE GUEVARA (1928-1967), révolutionnaire argentin

Problème : la violence, on y oppose : la PAIX :

Les trois religions monothéistes

Jeunes mormons faisant du prosélytisme

mais :

Problème : la croyance, le paradis demain, on y oppose :

Et :

Mais :

Problème : le talent, un don particulier or je veux une solution UNIVERSELLE, valable pour tous :

7. CONCLUSION :

Spinoza, philosophe hollandais du 17ème siècle.

Démocrite: passe son temps à rire de ce qu’il voit (optimiste)

Héraclite : passe son temps à pleurer de ce qu’il voit ( tragique, pessimiste).

Or il n’y a ni à rire du monde, ni à en pleurer ni à le détester mais à l’assumer et à le COMPRENDRE pour être en paix avec lui mais aussi  avec nous-même et avec les autres

« Quant aux sages, Héraclite et Démocrite, ils combattaient la colère, l’un en pleurant, l’autre en riant. » Juvénal, Satires.

Héraclite et Démocrite, l’un pleure sur le monde, l’autre en rit !

Démocrite d’Abdère pris de fou rire :

« Ils rient de tout, jusqu’où ? ». Le philosophe antique, raconte-t-on, se mit à rire à tout propos. C’est la première fois qu’on a ri par excès de lucidité. Extrait d’un article de Roger-Pol Droit.

Source : https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/07/15/democrite-d-abdere-pris-de-fou-rire_6088388_3260.html

 » Dans la Grèce antique, Abdère fut l’une des grandes cités du Nord, ville prospère, port actif, sur les bords de la mer Egée. Aujourd’hui, la côte ayant avancé, ce n’est plus qu’un site archéologique, en face de l’île de Thasos, à égale distance de Thessalonique et d’Istanbul. La cité abrita un trésor vivant : Démocrite (v. 460-370 av. J.-C.). Au temps de Socrate, la population le vénérait comme son savant, son sage, sa gloire locale. Ce philosophe, disait-on, connaissait tout – astres, espèces animales, doctrines de l’Egypte et de l’Inde, politique autant que médecine. Exagéré, sans doute, mais on ne prête qu’aux riches. Le vieux maître avait en tout cas la réputation de détenir les secrets des corps et des âmes.

Jusqu’au jour où il parut détraqué. Un rire immense s’était emparé de lui. On l’aurait entendu s’esclaffer du matin au soir. Il se moquait de tout, en particulier des deuils, des drames et des malheurs. Il s’amusait des rivalités, des ambitions, des intrigues de ses semblables. Il éclatait de rire à tout propos, à tout instant. Cela finit par inquiéter. Les Abdéritains pensèrent qu’à force de réfléchir et d’étudier – en découvrant notamment que le monde n’est fait que d’atomes et de vide – Démocrite avait fini par s’abîmer l’esprit. S’il était continûment hilare, c’est qu’il était malade. Il fallait le soigner.

Loin de déraisonner

Le Conseil de la cité, au nom du peuple, écrivit donc à Hippocrate, le meilleur des médecins, pour qu’il vienne examiner ce sage devenu fou. Le thérapeute fit le voyage, rencontra le patient, livra ses conclusions. Loin de déraisonner, la permanente hilarité de Démocrite, selon Hippocrate, montrait la vigueur extrême de son jugement, la rigueur exemplaire de son esprit »

 « Démocrite« , portrait de Hendrick ter Brugghen (1628). Rijksmuseum, Amsterdam.

Finalement :

A. Comte-Sponville :  « A quoi sert la philosophie ? »

« La philosophie sert à vivre, simplement. Son but est à mes yeux le bien-vivre ou le mieux-vivre, c’est-à-dire le bonheur, ou qui peut nous en rapprocher.

      En faisant du bonheur le but de la philosophie, je m’appuie sur une tradition fort ancienne et multiforme, et d’abord sur la tradition grecque. J’en extrairais volontiers la belle définition de la philosophie que donnait Épicure, et qui va à l’encontre de l’opinion reçue selon laquelle on ne pourrait définir ce qu’est la philosophie. « La philosophie,  disait Épicure, est une activité qui, par des discours et des raisonnements  nous procure la vie heureuse. » J’aime tout, dans cette définition. Que la philosophie y soit une activité, et pas seulement une théorie. Qu’elle procède par discours et raisonnements, et pas seulement par intuitions et visions. Qu’elle tende au bonheur !

      Je donnerai pour ma part la même définition quant au fond, formulée dans un langage peut-être plus moderne : la philosophie est une activité discursive, qui a la vie pour objet, la raison pour moyen et le bonheur pour but. Je pense répondre ainsi aux deux questions : « Qu’est-ce que la philosophie et à quoi sert-elle ? » Car ces deux questions n’en font qu’une. Inutile de préciser que cette définition est mienne. Elle ne prétend pas valoir pour toutes les philosophies. Mais cela même est philosophique.

       Il faut encore préciser. Dire que la philosophie sert à vivre mieux, à être plus heureux,  n’est évidemment pas à entendre comme l’annonce qu’il existerait des spécialistes à même de faire votre bonheur à votre place, tout comme une femme de ménage peut faire votre ménage pour que vous n’ayez pas à le faire. Les philosophes ne sont pas les femmes de ménage de l’esprit. Leur existence ne saurait vous dispenser de philosopher. Ils ne peuvent servir qu’à vous aider à philosopher vous-même, par vous-même, pour vous-même.

       C’est parce que la philosophie sert à vivre qu’elle ne peut appartenir en propre aux philosophes de métier. Et c’est pourquoi aussi personne ne peut se dispenser de philosopher. Dès lors qu’on essaie de penser sa vie et de vivre sa pensée, on philosophe, peu ou prou, et plus ou moins bien. Les grands auteurs nous aident seulement à philosopher un peu mieux.« 

La philosophie est une question de recherche et de travail personnel, individuel :

SAPERE AUDE  : « Ose penser », « Pense par toi-même » ) : c’est la devise des Lumières selon le grand philosophe allemand EMMANUEL KANT, (TEXTE CANONIQUE) sur lequel nous allons revenir bientôt puisqu

LA PHILO / 3 LA PLUIE (Annexe du point 1)

LA PLUIE ET LE « MIRACLE GREC«  :

Hé oui, « toujours dans le pluie », je suis chez moi !!!!

Alors c’était quoi « le miracle grec », la fameuse naissance de la philosophie dans les îles grecques ?????

Imaginons une barque de pêcheur en pleine mer et il se met à pleuvoir :

L’un Hésiode, par exemple, s’écrie : «  ZEUS PLEUT L’EAU« 

Normal, quand il ne pleut plus qu’il y a une grande sécheresse ou qu’il pleut trop, les hommes africains ou d’ailleurs ont pris l’habitude d’appeler les Dieux par des prières et des danses soit pour qu’ils ne pleuvent plus soit pour qu’ils pleuvent enfin !… :

ZAMBIE : danse de la pluie

Chantons sous la pluie – Singing in the rain (scène mythique du 7ème art)

Tlaloc, appelé aussi Tlalocantecuhtli (« celui qui fait ruisseler les choses », « celui qui sème », en nahuatl) est un dieu aztèque de l'eau.
TLALOC, LE DIEU AZTÈQUE DE LA PLUIE (MEXIQUE)

Mais dans cette barque, imaginons un autre pêcheur du nom d’ARISTOPHANE et qui blague toujours parce qu’il écrit des comédies et qui lance à HÉSIODE :

 » ZEUS PLEUT L’EAU, COMME NOUS, QUAND ON PISSE DANS UNE PASSOIRE « :

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Se moque-t-il de Dieu ???

Alors pourquoi dire encore « Zeus », car supposons un autre pêcheur, un très grand philosophe comme ARISTOTE qui s’écrie alors :

« La chaleur fait évaporer l’eau. Elle se condense dans les nuages : IL PLEUT »

D’où vient la pluie ?

Par cet exemple, on voit bien qu’on passe de Zeus à « IL » c’est-à-dire à une explication qui n’a plus rien de religieux ou de mythologique mais qui est proprement de nature scientifique et qui cherche l’explication d’un phénomène par les causes, en se demandant « Pourquoi ? Comment ? »…

C’est la naissance de la PHILOSOPHIE, ce qu’on peut appeler le « MIRACLE GREC », le début d’une approche scientifique du monde, d’un autre esprit qui n’est plus seulement celui de l’adoration, de la prière ou des remerciements aux divinités mais celui de la Raison et de la Réflexion.

ALORS : LE MIRACLE GREC ?

Le  » Miracle grec » désigne le ve siècle av. J.-C. de l’histoire grecque antique, également appelé le « Siècle de Périclès ». siècle de la naissance de la philosophie et de la démocratie (PROGRAMME EMC).

L’expression est apparue en 1883 sous la plume d’Ernest RENAN. Il l’emploie dans un passage d’une autobiographie où il raconte son premier voyage en Grèce et l’impression que fit sur lui l’Acropole :

« Depuis longtemps je ne croyais plus au miracle, dans le sens propre du mot, cependant la destinée unique du peuple juif, aboutissant à Jésus et au christianisme, m’apparaissait comme quelque chose de tout à fait à part. Or voici qu’à côté du miracle juif venait se placer pour moi le miracle grec, une chose qui n’a existé qu’une fois, qui ne s’était jamais vue, qui ne se reverra plus, mais dont l’effet durera éternellement, je veux dire un type de beauté éternelle, sans nulle tache locale ou nationale. »

Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse

Mais pour JEAN-PIERRE VERNANT, grand helléniste (spécialiste de la Grèce antique) , le miracle grec est plus qu’une question d’esthétique, c’est l’arrivée d’une autre manière de penser et de s’adapter au monde à savoir la pensée rationnelle.

Lire le texte photocopié distribué en cours, extrait de :

LA RAISON ET LA SCIENCE

L'émergence de la pensée rationnelle en Occident - ppt video online  télécharger

Dans l’Antiquité, on essayait d’expliquer l’inexpliqué en inventant des légendes religieuses : les mythes. Un orage et c’était soudain le dieu Zeus qui se fâchait et lançait la foudre. Une éruption volcanique ? C’était le dieu Vulcain qui travaillait dans sa forge souterraine dont le volcan était la cheminée. On devenait amoureux ? Cupidon nous avait envoyé une flèche droit dans le cœur. Mais peu à peu, à partir de la démarche philosophique et de son interrogation, on s’interroge, on pose la question :

Siècle après siècle, la science a donné des explications. L’orage s’explique par le fonctionnement complexe de l’atmosphère et résulte d’un rapport entre la température, la pression et l’humidité de l’air et son ascension ce qui provoque une décharge d’énergie et la pluie. L’éruption volcanique ? On la comprend par la tectonique des plaques. Le coup de foudre amoureux, pourquoi lui ou elle plutôt qu’un ou une autre ? Les effets de la psychologie et des hormones ? ………….

«  La pluie seule est divine, c’est pourquoi quand les orages secouent sur nous leurs grands parements, nous jettent leur bourse, nous esquissons un mouvement de révolte qui ne correspond qu’à un froissement de feuille dans une forêt. Les grands seigneurs au jabot de pluie, je les ai vus passer un jour à cheval.« 

LA PHILO / 4 LA PHILOSOPHIE ANCIENNE

L’École d’Athènes est une fresque du peintre italien Raphaël (1483-1520) située dans la Chambre de la Signature des musées du Vatican à l’intérieur du palais apostolique. C’est l’une des œuvres picturales les plus importantes de la Cité papale. Cette fresque symbolique présente les figures majeures de la pensée antique.

La chambre des signatures au Vatican

L’Ecole d’Athènes de Raphaël

Ce tableau de la philosophie athénienne permet à Raphaël de rassembler les figures majeures de la pensée antique.

La peinture compte cinquante-huit personnages qui se regroupent aux premier et deuxième plans.

A GAUCHE : LE GROUPE DES THÉORICIENS :

Au premier plan, du centre de la fresque vers l’extrémité gauche, se trouve le groupe des «Théoriciens» :

Héraclite (VIe siècle av. J. -C. ), le philosophe pessimiste du devenir (« tout coule, tout bouge », panta rei ), est isolé des autres (à cause de son mauvais caractère) et s’appuie sur un bloc de marbre, pour écrire son nouveau traité. Il est ici représenté sous les traits de Michel-Ange (qui travaille à l’époque à la chapelle Sixtine), lui aussi réputé pour son caractère brutal et changeant. 

Parménide, son « adversaire » se dresse derrière Héraclite et semble contester la démonstration de Pythagore qui est assis devant lui :

Parménide
PARMÉNIDE, LE PHILOSOPHE DE L’ÊTRE

Pythagore est entouré de trois disciples, dont Averroès, reconnaissable à son turban blanc arabe et qui est réputé pour avoir ouvert le monde chrétien aux connaissances orientales et musulmanes :

Averroes-et-Pythagore
AVERROÈS, le grand philosophe musulman

Plus à gauche, EPICURE, couronné de pampres, écrit sur un ouvrage, et est appuyé sur un petit chapiteau :

ÉPICURE

Socrate est au milieu des hommes à gauche, en haut de l’escalier, vêtu d’une simple tunique ocre, en pleine discussion :

SOCRATE en pleine discussion

SOCRATE dialogue vivement avec le groupe d’hommes en face de lui, l’un d’eux est casqué avec son sabre au côté : on pense à CALLICLÈS, le guerrier qui refusait l’égalité entre les hommes en se basant sur le comportement animal pour affirmer que les plus faibles doivent subir la loi des plus forts et des plus doués. On note la diversité, jeunes et vieux, de l’auditoire de Socrate.

On verra que Calliclès affrontera Socrate dans le Gorgias de Platon, un dialogue sur la rhétorique, la spécialité enseignée par les Sophistes pour réussir en politique.

Au centre, un peu à droite, on reconnaît dans le personnage allongé sur les marches, le cynique DIOGÈNE. Il a devant lui une feuille vierge et tient dans sa main droite une écuelle, symbole que la faim intellectuelle est moindre dans la vie que la faim physique. Il est isolé des autres personnages, car n’oublions pas que dans sa vie, il vit dans un tonneau et qu’il a toujours refusé les hommages et les honneurs que ses contemporains lui offraient :

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A DROITE, LE GROUPE DES EMPIRISTES :

Raphaël, le peintre, s’y est représenté lui-même dans la partie droite de la fresque. On le distingue facilement en bas à droite par le fait qu’il regarde le spectateur, il fait partie des très rares personnages du tableau à le faire.

Les empiristes renvoient aux scientifiques, aux mathématiciens aux savants comme Euclide, Archimède, Ptolémée l’astronome…

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AU CENTRE : LES DEUX GRANDS NOMS DE LA PHILOSOPHIE GRECQUE : PLATON ET ARISTOTE :

Ils portent la toge romaine qui en font les grands maîtres du tableau, les grands socratiques.

Platon tient dans sa main l’un de ses dialogues, Le Timée tandis qu’Aristote a son Éthique à la main.

Les gestes des deux philosophes : PLATON tend sa main vers le ciel alors qu’ARISTOTE semble désigner la terre, le sol offrant ainsi une représentation symbolique de leurs conceptions philosophiques :

  • l’IDÉALISME pour Platon
  • l’EMPIRISME pour Aristote.

Raphaël marque ici clairement l’opposition entre la théorie platonicienne (qui explique les origines du monde par les Idées et l’Empirisme prônés par Aristote :

IDÉALISME et EMPIRISME : Platon et Aristote

PLATON et l’Idéal

ARISTOTE et le concret

EN RÉSUMÉ :

Détail des personnages : 1 : Zénon de Kition ou Zénon d’Élée – 2 : Épicure – 3 : Frédéric II de Mantoue – 4 : Boèce ou Anaximandre ou Empédocle de Milet – 5 : Averroès – 6 : Pythagore – 7 : Alcibiade ou Alexandre le Grand – 8 : Antisthène ou Xénophon – 9 : Francesco Maria Ier della Rovere(?) – 10 : Eschine ou Xénophon – 11 : Parménide – 12 : Socrate – 13 : Héraclite (sous les traits de Michel-Ange) – 14 : Platon tenant le Timée (sous les traits de Léonard de Vinci, selon la plupart des sources ou ceux d’Aristote, selon Daniel Arasse) – 15 : Aristote tenant l’Éthique (sous les traits d’un homme d’une quarantaine d’années) – 16 : Diogène de Sinope – 17 : Plotin – 18 : Euclide ou Archimède entouré d’étudiants (sous les traits de Bramante) – 19 : Strabon ou Zoroastre – 20 : Ptolémée – R : Raphaël en Apelle – 21 : Le Sodoma Quentin Augustine (Le Protogène)

TRANSDISCIPLINARITÉ (DNL): ANGLAIS :

LA PHILO 4 BIS / DIOGÈNE LE CHIEN

DIOGÈNE DE SINOPE : LE PHILOSOPHE GREC PROVOCATEUR ET INSOUMIS

Philosophe légendaire, Diogène de Sinope est un des plus célèbres élèves de l’école cynique d’Antisthène, fondée à l’époque de la Grèce Antique. Ses phrases acerbes et ses actes provocants expliquent les concepts fondamentaux de la philosophie cynique.

LA VIE DE DIOGÈNE DE SINOPE

Le philosophe Diogène serait né à Sinope vers l’an 400 avant J-C (-413 d’après certains spécialistes) et décédé vers l’an 320 avant J-C dans la ville de Corinthe. Au début de sa vie, l’Oracle d’Apollon aurait conseillé à Diogène de « falsifier la monnaie » lorsque ce dernier lui demanda quelle voie suivre pour réussir son avenir. Le philosophe entraîna donc son propre père, dans la fabrication de fausse monnaie, jusqu’à ce que la population de Sinope le chasse et le force à adopter une vie de vagabond.

Sa pensée philosophique débuta lorsqu’il observa le train de vie d’une souris grise, comprenant qu’elle allait et venait en toute liberté, qu’elle vivait selon son bon plaisir et se nourrissait de ce qu’elle trouvait et dormait là où elle le pouvait. C’est le début de sa réflexion sur la façon d’exister sans être soumis aux conventions sociales.

A Athènes, il souhaite rejoindre l’école philosophique d’Antisthène qui est le premier à donner un enseignement sur le cynisme. Au début, les deux philosophes ne s’apprécient pas, néanmoins, la persévérance de Diogène finit par payer, Antisthène l’accepte et ils deviennent amis, partageant ensemble leurs convictions profondes.

D’après les écrits, Diogène-le-Cynique vagabonda à travers la Grèce, transmettant son savoir aux populations dans les lieux publics.

Les événements qui ont marqué sa vie tels que sa rencontre avec Alexandre le Grand, son mode de vie, ses pensées et son caractère typiquement cynique en ont fait un personnage de légende. De cette rencontre, on connait et épisode : Diogène lézarde au soleil de Corinthe, auprès du Cranéion, quand Alexandre le Grand l’aborde et lui dit, grand seigneur : « Diogène, demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai ». Sans même le regarder, l’impertinent lui rétorque : « ôte-toi de mon soleil ! » Touché au vif, le souverain poursuit : «  »N’as-tu pas peur de moi ? » :

– « Qu’es-tu donc ? Un bien ou un mal ? » réplique Diogène. « Un bien ! » assure le roi. « Alors qui donc pourrait craindre le bien ? » conclut le philosophe.

Alexandre le Grand rencontre le philosophe cynique Diogène. Sculpture exposée sur une place publique dans la ville de Corinthe, en Grèce.

À 77 ans, Diogène vient de faire preuve d’un cran incroyable en ridiculisant l’homme le plus puissant de la Grèce antique. Mais le penseur se fiche pas mal du pouvoir. Le courant cynique auquel il appartient prône les vertus de la simplicité et du dénuement.

Ce philosophe mourut alors qu’il avait plus de 85 ans. Pour certains Il aurait été mordu par un chien auquel il essayait de dérober un os pour se nourrir. Fidèle à ses pensées philosophiques, il demanda à être enterré comme un chien, souhaitant profiter de la beauté de la nature et du ciel étoilé. Son tombeau sera décoré d’un chien en marbre de Paros.

SON ŒUVRE PHILOSOPHIQUE

Considéré comme le plus célèbre philosophe cynique, Diogène de Sinope était soumis aux jugements de ses pairs à cause de ses actes et de son mode de vie peu commun. D’après certains écrits, Platon le considérait comme « un Socrate devenu fou », Aristote l’appelle : « le Socrate furieux »

Sa vie à Athènes, le foyer de sa philosophie, c’est « l’école des chiens agiles », le berceau des cyniques, du grec kunos, génitif de kuôn qui signifie chien, car le chien est simple, il aboie contre les sots et lèche ce qu’il aime. Le fondement de cette pensée est très éloigné de celle des Platons et Aristote qui se prennent tellement au sérieux, qu’ils vont jusqu’à considérer le rire comme une expression vulgaire et indigne des hommes libres. Les cyniques, eux, préfèrent l’humour, l’ironie et les jeux de mots en guise de philosophie. Cette façon de penser prône dénuement, qui seul peut conduire au bonheur. Le luxe est selon eux inutile comme toutes les richesses, les honneurs, les plaisirs et la science. Seul compte la vertu et la liberté individuelle.

Libre comme l’air, Diogène vit au petit bonheur la chance.Pour lui il n’y a pas hiérarchie ni d’élite qui tienne. Alors qu’un riche athénien lui fait visiter sa somptueuse demeure, lui interdisant au passage de cracher par terre, le philosophe lui crache au visage, s’excusant de ne pas avoir le choix.Son monde idéal, ou plutôt sa cité idéale : une communauté politique, où les relations humaines, délivrée de toute illusion, serait fondée sur la seule vertu. Il se situe au-dessus de toutes les lois et de tous les tabous et n’hésite pas à dénoncer l’hypocrisie sexuelle en organisant devant son tonneau des séances de masturbation publique.

Il persiste à vivre en dénonçant les conventions sociales, les personnes riches, les souverains et même les dieux. Prônant la vertu de la sagesse et la liberté de l’Homme, Diogène mendiait son pain et marchait pieds nus dans les rues, ne se souciant pas de son apparence ni du jugement des autres. Sa mission  : « J’affronte le mal et les hypocrites avec la vérité et je leur dis la vérité sur eux-mêmes, et j’agite ma queue devant les gens de bien et grande devant les gens mauvais » dit-il. 

C’est sûrement de là que vient son surnom : Diogène le Chien.

« Diogène et sa lanterne à la recherche d’un honnête homme » – tableau de Jacob Jordaens

Ce philosophe vivait selon ses plus profondes convictions, c’est ce qui fait qu’il est aujourd’hui le plus célèbre des cyniques car il enseignait avec franchise et captait son auditoire en utilisant des événements du quotidien, n’hésitant pas à se moquer des citoyens ouvertement.

LES CITATIONS DE DIOGÈNE SINOPE :

La légende lui attribue 1000 exploits et bons mots. La chrie, en grec la sentence, est en effet devenu sa spécialité. Voici quelques unes des citations ou phrases de Diogène permettent de mieux comprendre ses concepts philosophiques, voici les plus célèbres:

« Cet enfant qui boit dans le creux de sa main, m’apprend que je conserve encore du superflu.”

« Les mathématiciens étudient le soleil et la lune et oublient ce qu’ils ont sous les pieds.”

«La science, les honneurs, les richesses sont de fausses richesses qu’il faut mépriser.»

«L’homme doit vivre sobrement, s’affranchir du désir, réduire ses besoins au strict minimum.»

«Quand on est riche on mange quand on veut. Quand on est pauvre, quand on peut.»

CE QU’IL FAUT RETENIR DE SA PHILOSOPHIE :

Ce qu’il faut retenir de la philosophie de Diogène, c’est avant tout le principe selon lequel l’Homme ne peut trouver le bonheur qu’en s’accordant parfaitement avec la nature, que les conventions sociales et les valeurs morales ne sont que des pièges, des fardeaux qui empêchent l’accession à la sagesse. Diogène était persuadé quand ne gardant que l’utile et en se débrouillant par soi-même, l’homme devenait libre.

 Diogène de Sinope résumait sa philosophie ainsi : «Je m’efforce de faire dans ma vie le contraire de tout le monde». Il invitait les hommes à se tourner vers une existence plus saine et naturelle et non à se perdre dans des futilités, comme la recherche de la richesse, de la réussite ou des honneurs.

Diogène de Sinope par Raphaël – Musée du Vatican

AU FAIT, CYNIQUE SINIK ??? :

LA PHILO 5 / RESUME – BILAN

La philosophie est née en Grèce entre le VIème et le Vème siècle av. J.C.

La philosophie n’est pas la seule méthode utilisée par l’homme pour tenter de parvenir à comprendre le monde qui nous entoure.

Ex: les peintures rupestres produites par les hommes préhistoriques ou encore la croyance (la religion) peuvent être considérées comme des manières de rendre le monde intelligible mais pas d’un point de vue philosophique :

Peintures rupestres de Jabbaren, site archéologique qui se trouve dans le massif montagneux du Tassili N’ajjer, en Algérie.

Car la philosophie consiste à expliquer rationnellement le monde qui nous entoure comme en témoigne l’étymologie grecque du mot « Philosophie » :

Mais ATTENTION pour les Grecs, la sophia c’est aussi le SAVOIR et cette idée de savoir renvoie à la fois à la connaissance scientifique et à l’interrogation philosophique.

C’est la raison pour laquelle, de nombreux philosophes furent également des scientifiques. Ex: Pythagore (582-500 av J.C.) ou encore René Descartes (1596-1650)…

Descartes scientifique

On retrouve cette idée chez SOCRATE :

Socrate (470-399 av. J.C.) enseignera la philosophie à Athènes avant d’être condamné à mort pour ses idées en 399 av. J.C. Accusé de corrompre la morale de la jeunesse et de mépriser les Dieux de l’Etat athénien, il sera condamné à boire une coupe de ciguë pour se donner la mort.

La mort de Socrate, tableau de Jacques-Philippe-Joseph de Saint-Quentin

Parmi les élèves de Socrate, on retrouve Platon (424-348 av.J.C.), considéré comme le premier grand auteur de la philosophie :

Si Socrate ne va pas laisser de documents écrits, l’oeuvre de Platon lui rendra largement hommage en le faisant « participer » (à titre posthume) à ses  » Dialogues« .

On verra dans la notion LA VÉRITÉ que la doctrine platonicienne s’attache à opposer le monde sensible et variable et donc sujet aux opinions au monde intelligible, éternel et permettant d’accéder à la vérité.

Les intelligibles de PLATON

LA PHILO 6 / APPROFONDISSEMENT

La question de savoir ce qu’est la philosophie est une question difficile dans la mesure où il s’agit déjà d’une question philosophique au sujet de laquelle les avis des philosophes eux-mêmes sont divergents. Cependant, il semble difficile également de débuter son éducation philosophique sans avoir une idée, même vague, de ce que peut être la philosophie. C’est pourquoi, avant d’aborder la philosophie d’un point de vue purement philosophique, nous l’aborderons selon un angle à la fois historique et étymologique.

L’acte de naissance de la philosophie se situe dans la Grèce antique au V° siècle avant Jésus Christ avec Socrate, personnage énigmatique et fascinant. Cela dit, avant Socrate comme on l’a vu, il y avait déjà des penseurs (les présocratiques) qui grâce à leurs talents et à la profondeur de leur réflexion avait acquis une célébrité et une notoriété incontestable. C’est d’ailleurs l’un de ces penseurs, Pythagore qui appela philosophoï«  » (amis de la sagesse), ceux qui s’intéressaient à la nature des choses. Et, en effet, le mot philosophie lui-même vient du grec ancien, de philosophia«  » qui se compose de philein«  » (aimer) et de sophia«  » (sagesse), la philosophie est donc l’amour de la sagesse.

La question est donc maintenant de savoir ce que signifie ces termes. Le terme d’amour désigne ici un désir, une aspiration à quelque chose et donc si le philosophe aspire à la sagesse c’est que celle-ci lui manque, qu’il ne la possède pas, le philosophe n’est donc pas un sage.

Mais qu’est-ce que la sagesse ? Le mot sagesse ne signifie pas seulement ici la vertu propre à qui fait preuve de mesure et de modération dans ses actes, il ne s’agit pas simplement de la sagesse pratique propre à celui qui par expérience sait comment s’orienter dans l’existence.

La sagesse pour les grecs anciens désigne principalement la science, c’est-à-dire le savoir en général, cependant ce savoir n’est pas étranger à la notion de vertu telle que nous l’employons à présent, dans une certaine mesure la sophia désigne une science qui nous rend meilleurs, et qui donc en conséquence nous rend plus sage, c’est-à-dire plus savant et plus vertueux.

Le philosophe est donc, non pas le possesseur de la science et de la vertu, mais un homme en quête de vérité qui cherche à mieux comprendre ce que sont les choses pour devenir meilleur, plus vertueux, au sens où la connaissance de la vérité nous permettrait de mieux nous réaliser en tant qu’être doué de conscience et de raison.

Le philosophe est donc, non pas le possesseur de la science et de la vertu, mais un homme en quête de vérité qui cherche à mieux comprendre ce que sont les choses pour devenir meilleur, plus vertueux, au sens où la connaissance de la vérité nous permettrait de mieux nous réaliser en tant qu’être doué de conscience et de raison. C’est d’ailleurs ce que recherchait Socrate, celui que l’on considère comme le père fondateur de la philosophie.

PYTHAGORE

Si donc, c’est Pythagore qui le premier employa le terme de philosophie, c’est un autre personnage tout aussi mystérieux et mythique qui fut l’initiateur de la démarche qui inspire jusqu’à nos jours la philosophie occidentale. Si ce personnage, Socrate (-469, -399), est mystérieux, c’est qu’il n’a laissé aucun écrit, il n’est connu que par ses détracteurs (ceux qui le critiquaient) ou par ses disciples (ceux qui ont suivi son enseignement et ont pris modèle sur lui dans leur vie).

Parmi ses détracteurs on trouve par exemple Aristophane qui dans une comédie intitulée Les«  Nuées » présente Socrate comme une être ridicule et préoccupée par des questions de peu d’intérêt et parmi ses disciples on trouve principalement Platon qui en fit le personnage central de tous ses ouvrages composés sous forme de dialogues.

L’image de Socrate laissée par les différents témoignages favorables ou hostiles de ses contemporains est celle d’un homme d’apparence étrange et originale qui parcourait les rues d’Athènes vêtu grossièrement à la différence de tous ceux de ses contemporains qui avaient la prétention d’enseigner un quelconque savoir. Au gré de ses rencontres, Socrate discutait avec ceux de ses concitoyens qui était curieux de connaître son avis sur différents sujets qui touchaient le plus souvent les valeurs morales.

De ses idées, nous ne connaissons que très peu de choses, il ne nous reste que l’exemple d’une méthode de réflexion fondée sur le dialogue et ayant pour but, non pas d’inculquer telle ou telle idée, mais de faire en sorte que chacun devienne son propre juge. Ce qu’on appelle la maïeutique, l’art d’accoucher les idées. Ainsi Socrate examine les thèses de ses interlocuteurs et met en évidence leurs insuffisances et leurs faiblesse. A la différence des orateurs politique et des sophistes, Socrate ne cherche pas à défendre une thèse par tous les moyens, son but n’est pas de convaincre son interlocuteur, mais de susciter en lui interrogation et réflexion.

La philosophie telle que Socrate la cultive n’est donc pas tout d’abord expression d’une pensée achevée, elle est d’abord examen par soi-même de ses propres pensées, et mise à l’épreuve de ce que l’on pense ou de ce que l’on croit penser, afin de juger si le contenu des thèses auxquelles on adhère est conforme ou non au principe même de la raison et ne contient aucune contradiction. De ce point de vue la philosophie se caractérise par un effort de cohérence de la pensée avec elle-même.

Cet effort Socrate l’accomplit dans la cité avec ses concitoyens par la discussion, le dialogue dont les thèmes principaux étaient les notions morales dont il fallait rechercher la définition afin d’en déterminer le sens et l’essence.

L’une des formules les plus célèbres de Socrate est celle dans laquelle il affirme :

``Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ; tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas. »

Cette formule paradoxale s’adresse surtout au conformisme intellectuel de la grande majorité des hommes qui se satisfait d’opinions sans fondement et aux Sophistes qui dans la Grèce antique et plus particulièrement à Athènes, prétendaient tout savoir.

Aussi à force de toujours remettre en question les opinions bien établies, Socrate finit par déranger ses contemporains au point qu’ils lancèrent contre lui des accusation qui donnèrent lieu à un procès à l’issue duquel il fut condamné à mort. L’apologie de Socrate est un ouvrage dans lequel Platon présente la plaidoirie que prononça Socrate pour sa défense.

Ainsi en -399 Socrate meurt âgé de 71 ans condamné par ses concitoyens qui l’accusaient d’impiété, il n’aurait pas honoré les dieux de la cité et aurait voulu en introduire de nouveaux, et d’être un corrupteur de la jeunesse.

Socrate buvant la cigue.

Ce terme de discipline peut en effet se comprendre en deux sens comme un domaine du savoir (discipline scolaire) comme une règle de conduite, une direction à suivre.

La philosophie est une discipline au sens où elle est recherche d’un savoir, interrogation méthodique de la pensée sur elle-même, réflexion nécessitant une stricte rigueur intellectuelle.

Étymologiquement, ce terme réflexion désigne l’action de se tourner en arrière.

Dans le domaine intellectuel, il s’agit du retour de la pensée sur elle-même, d’une interrogation de l’esprit sur le contenu de ses pensées, d’un examen de ses propres pensées par le sujet : sont-elles cohérentes ? ne contiennent-elles pas quelques contradictions cachées ? Il s’agit donc en quelque sorte d’un dialogue avec soi-même.

La philosophie n’est donc pas un savoir, mais un cheminement vers le savoir, une aspiration au savoir qui ne peut être satisfaite que par le respect d’une méthode.

Une méthode est donc un cheminement orienté vers un but. Il s’agit donc, dans le domaine de la recherche, d’un ensemble de procédés et de règles qu’il faut suivre avec ordre et rigueur pour parvenir au résultat que l’on s’est fixé (la connaissance de la vérité).

Cela dit une méthode n’est pas une recette, un ensemble de règles qu’il faudrait suivre mécani-quement et qui permettraient de faire l’économie de la pensée personnelle. Un effort de ré-flexion, de jugement est toujours nécessaire et fondamental pour bien appliquer cette méthode, pour l’adapter aux problèmes spécifiques que l’on doit traiter.

La philosophie ne se définit donc pas comme un savoir constitué, mais comme la recherche du savoir, on ne peut donc la définir de façon définitive et univoque dans la mesure où elle est la démarche indéfinie de la conscience s’interrogeant sur elle-même.

La démarche philosophique suppose donc une prise de distance par rapport à soi-même et par rapport au monde et à la nature, elle est l’exercice même de la pensée dans une inquiétude, un questionnement permanent dont l’origine est l’étonnement.

  • étonnement : du latin attonare : « être frappé du tonnerre »
  • ébranlement moral, stupéfaction face à l’inattendu ou l’extraordinaire.
  • ébranlement intellectuel face à ce qui ne peut donner lieu à une explication immédiate.